Lepeuple, parce quâil souffre, inspire Ă Hugo une profonde et constante pitiĂ©. Mais lorsquâil voit ce peuple sâĂ©veiller, il Ă©prouve des sentiments oscillant entre la crainte et lâespĂ©rance. CaractĂ©ristique de cette ambivalence est le poĂšme du livre VI des ChĂątiments « Au peuple ». Hugo pose une Ă©quivalence entre deux
Victor Hugo â Jâai cueilli cette fleur â Les Contemplations Introduction Les Contemplations sont un recueil de 158 poĂšmes rassemblĂ©s en 6 livres que Victor Hugo a publiĂ© en 1856 et sont considĂ©rĂ©s comme le chef-dâĆuvre lyrique de cet auteur. On retrouve dans ce recueil plusieurs thĂšmes distincts mais qui tournent toujours autour du lyrisme. Hugo parle bien sĂ»r de lâamour, quâil jumelle souvent avec la nature, sans quâils se confondent nĂ©anmoins. Les contemplations sont aussi et surtout une ouvre de deuil, de souvenir de LĂ©opoldine, la fille du poĂšte morte en 1843. Les souvenirs racontĂ©s sont ceux de moments heureux passĂ©s avec sa fille. Hugo cherche aussi dans ses poĂšmes Ă comprendre pourquoi Dieu Ă repris la vie Ă sa fille. Il esquisse donc lâhypothĂšse que la vie se termine par ce mystĂšre de la mort que personne ne peut comprendre, que chacun possĂšde son propre destin. Ici, nous allons Ă©tudier un poĂšme nommĂ© Jâai cueilli cette fleur oĂč Hugo prĂ©sente au lecteur un paysage inhospitalier au lecteur ou pousse une seule et unique fleur. AprĂšs avoir Ă©voquĂ© plus haut les buts des contemplations, lâon se doute que Victor Hugo ne sâest pas simplement contentĂ© de dĂ©crire un paysage maritime. Ainsi, afin de rĂ©pondre Ă la problĂ©matique suivante Quelle place symbolique occupe Victor Hugo dans son poĂšme ? », nous dĂ©velopperons deux axes un parallĂšle entre le poĂšte et la nature, puis une fleur esseulĂ©e au milieu des Ă©lĂ©ments. I - Un parallĂšle entre le poĂšte et la nature Victor Hugo installe dĂšs le premier vers de son poĂšme le lieu du dĂ©roulement de lâaction une colline Jâai cueilli cette fleur pour toi sur la colline ». Il prĂ©sente au lecteur un monde Ă part qui est repĂ©rable grĂące au champ lexical de lâhostile lâombre, morne promontoire, lâendroit oĂč sâĂ©tait englouti le soleil, la sombre nuit, un porche de nuĂ©es⊠». La colline plie sous la force du vent et le dĂ©chaĂźnement de lâocĂ©an le vent mĂȘlait les flots, les vagues, sur le flot sâincline⊠». LâhostilitĂ© est confirmĂ©e par la faible prĂ©sence de vie. En effet, lâaigle seul connait cette colline et seul peut sâen approcher. La fleur Ă©voquĂ©e au premier vers, est le seul signe floral prĂ©sentĂ© par Victor Hugo. Cette monotonie du paysage sâexplique par la difficultĂ© Ă y accĂ©der lâĂąpre escarpement qui sur le flot sâincline, fentes du rocher, immense abĂźme⊠» et par le rudes conditions lâendroit oĂč sâĂ©tait englouti le soleil » qui laisse penser que la nuit tombe vite sur les lieux. MĂȘme lâhomme ne parvient pas Ă dompter cet univers, ni les marins Des voiles sâenfuyaient au loin diminuĂ©es », ni les habitants alentours qui nâont pour dĂ©sir que de se protĂ©ger Quelques toits, sâĂ©clairaient au fond dâun entonnoir ». NĂ©anmoins, cette nature ballottĂ©e par les Ă©lĂ©ments sort victorieuse de ce combat acharnĂ© ce qui surprend le poĂšte Je voyais, comme on dresse au lieu dâune victoire, un grand arc de triomphe Ă©clatant et vermeil ». La symbolique de lâarc de triomphe est ici trĂšs forte, car ce monument est une vĂ©ritable reprĂ©sentation des grandes victoires de guerres qui sont, le plus souvent, terribles. La nature, nous nous en serons rendus compte, est personnifiĂ©e, en tĂ©moignent les verbes utilisĂ©s par Victor Hugo le flot sâincline, la colline croissait, lâombre baignait, le soleil englouti⊠». En 1851, Hugo sâexile dans les Ăźles anglaises aprĂšs le coup dâĂ©tat de NapolĂ©on Bonaparte. Câest lĂ quâil finit dâĂ©crire son recueil Les Contemplations, oĂč lâon retrouve de nombreux poĂšmes en lâhommage de sa fille LĂ©opoldine disparue en 1843. Hugo reprend ici la lettre quâil avait adressĂ© Ă sa fille Ă ses 13 ans. Ainsi, lâon peut Ă©tablir un parallĂšle entre la nature et le poĂšte. La colline est en fait, la rĂ©plique parfaite de lâesprit de Victor Hugo, souvent tourmentĂ© et agressĂ© par la vie. II - Une fleur esseulĂ©e au milieu des Ă©lĂ©ments Dans cette nature sauvage, la fleur Ă©voquĂ©e par Hugo tente de pousser tant bien que mal. Son sort est peu enviable Pauvre fleur ». Tout dâabord, elle pousse seule, au milieu de ce monde rude prĂ©sentĂ© prĂ©cĂ©demment. Elle ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt. En effet, Elle est pĂąle, et nâa pas de corolle embaumĂ©e, sa racine nâa pris sur la crĂȘte des monts que lâamĂšre senteur des glauques goĂ©mons ». Enfin, cette fleur va mourir et perdre ces pĂ©tales les unes aprĂšs les autres. Hugo change donc son destinataire. AprĂšs sâĂȘtre adressĂ© Ă Juliette, il engage maintenant une discussion avec cette fleur. Il la cueille dĂ©licatement afin de lâimmortaliser, puis lui prĂ©sente son futur. Le sort de cette fleur est scellĂ© et il ne lui reste plus quâĂ ĂȘtre emportĂ© par les vents et les flots vers de nouveaux horizons. Hugo, pour renforcer son argumentation, expose lâidĂ©e du destin auquel on ne peut rien changer. Chaque ĂȘtre doit Ă un moment ou Ă un autre quitter la terre et mourir Le ciel, qui te crĂ©a pour tâeffeuiller dans lâonde, te fit pour lâocĂ©an ». Il rappelle pour cela le sein maternel qui symbolise la naissance dâun enfant Fane-toi sur ce sein en qui palpite le monde ». Hugo lui conseille donc de mourir sur quelque chose de vivant grĂące Ă des personnifications le la nature sein, cĆur » plutĂŽt que de rester seule dans ce monde hostile. La phrase Je te donne Ă lâamour » confirme cette idĂ©e. Lâon peut se demander si cette fleur ne peut pas ĂȘtre Ă©galement un reflet de Victor Hugo, mais le personnage cette fois-ci. Au milieu des mĂ©dias, de son entourage, Ă cause de sa cĂ©lĂ©britĂ©, ne sâest-il pas senti comme cette petite fleur, abandonnĂ© de tous et pourtant au milieu de tous ? Hugo revient Ă lui » Ă la fin du poĂšme et cesse de converser avec la fleur, maintenant disparue. La nuit tombĂ©e lâincite Ă quitter les lieux, encore plus triste quâil ne lâĂ©tait en arrivant car la noirceur de la vie a pris possession de son Ăąme Tandis que je songeais, et que le gouffre noir mâentrait dans lâĂąme avec tous les frissons du soir ! » Conclusion Dans ce poĂšme extrait des contemplations, Victor Hugo propose au lecteur la vision dâun paysage hostile, envahi par la noirceur de la vie, oĂč pousse seule une fleur. En Ă©tudiant de plus prĂšs cet Ă©crit, lâon peut dĂ©duire quâHugo sâincarne dans deux des Ă©lĂ©ments de son texte tout dâabord la colline, tourmentĂ©e et agressĂ© et la petite fleur, abandonnĂ©e de tous et pourtant au milieu de tous ces Ă©lĂ©ments trop forts pour elle. Peut-on dire que Victor Hugo cherche Ă se dĂ©voiler, Ă prĂ©senter ses tourments ?RhĂ©toriqueet orateur (s) dans l'oeuvre de Hugo. Ce texte peut ĂȘtre tĂ©lĂ©chargĂ©, dans la mise en page de son auteur, au format pdf. Le dernier tiers du XIX e siĂšcle a Ă©tĂ© marquĂ© par lâextinction de lâenseignement rhĂ©torique en France, symbolisĂ©e par la suppression de la classe de rhĂ©torique dans les annĂ©es 1880.
Depuis longtemps, lâĂ©pithĂšte tricolore » se portait mal en librairies tant, hors les albums de cuisine, il nâĂ©tait plus de français, en couverture, que le malaise ou le marasme, quand ce nâĂ©tait le dĂ©vissage et le dĂ©clin, voire le suicide. A cette Ă©ruption dâangoisse collective, il fallait pour antidote non pas la réédition de ritournelles bĂ©ates sur de radieux lendemains, mais la scrutation dâun pessimisme supĂ©rieur, prĂ©venu contre les rĂ©ductions idĂ©ologiques en tous genres. Et afin de contrer ce masochisme chauvin, une cĂ©lĂ©bration lucide de la nation, rĂ©tive Ă toute dĂ©rive nationaliste. En bref, il nous fallait RĂ©gis Debray, notre dernier oracle rĂ©publicain, pour rĂ©apprendre une certaine idĂ©e, quoique toute charnelle, du bien commun. Câest chose faite avec le fulgurant essai quâil vient de livrer et qui, rien de moins, est intitulĂ© Ă la maniĂšre des mĂ©morialistes du Grand SiĂšcle, Du gĂ©nie français ». LIRE AUSSI Bilan de faillite », ou les conseils de RĂ©gis Debray Ă son fils pour quâil rĂ©ussisse sa vie La circonstance qui lâa suscitĂ© a sa part de cocasserie lâElysĂ©e, sans doute par une paresseuse prudence, confie Ă la SociĂ©tĂ© des Gens de Lettres le soin de dĂ©signer le grand Ă©crivain » dont le pavillon français ar Cet article est rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s. Pour lire la suite, profitez de nos offres dĂšs 1⏠Je teste sans engagement En choisissant ce parcours dâabonnement promotionnel, vous acceptez le dĂ©pĂŽt dâun cookie dâanalyse par Google. Paiement sĂ©curisĂ© Sans engagement AccĂšs au service client
Onparle des liens du mariage ! Mais les liens du divorce sont encore plus indissolubles ! Mais les liens du divorce sont encore plus indissolubles ! Citation de Alfred Capus ( 1922 Ă 65 ans) dans Les Maris de LĂ©ontine ~ Plus ~ Mari ~ Parler ~ Parlement Victor-Marie Hugo, nĂ© le 26 fĂ©vrier 1802 Ă Besançon et mort le 22 mai 1885 Ă Paris, est un Ă©crivain, dramaturge, poĂšte, homme politique, acadĂ©micien et intellectuel engagĂ© français, considĂ©rĂ© comme lâun des plus importants Ă©crivains romantiques de langue française. Fils dâun gĂ©nĂ©ral dâEmpire souvent absent, Victor Hugo est Ă©levĂ© surtout par sa mĂšre. Alors quâil est encore Ă©lĂšve au lycĂ©e Louis le Grand, il se fait connaĂźtre en publiant son premier recueil de poĂšmes, Odesâ et obtient, pour celui-ci, une pension de Louis XVIII. Chef dâun groupe de jeunes Ă©crivains, il publie en 1827 sa premiĂšre piĂšce de théùtre en vers, Cromwellâ, puis Orientalesâ et Hernaniâ. Il sâimpose comme le porte-parole du romantisme aux cĂŽtĂ©s de GĂ©rard de Nerval et de Gautier. En 1831, il publie son premier roman historique, Notre-Dame de Parisâ, et en 1838 son chef-dâĆuvre romantique Ruy Blasâ. En 1841, il est Ă©lu Ă lâAcadĂ©mie française. En 1843, la mort de sa fille LĂ©opoldine le dĂ©chire et le pousse Ă rĂ©viser son action. Il entame une carriĂšre politique. Ălu Ă lâassemblĂ©e constituante en 1848, il prend position contre la sociĂ©tĂ© qui lâentoure la peine de mort, la misĂšre, lâordre moral et religieux. Câest en 1862 que Victor Hugo termine Les MisĂ©rablesâ, immense succĂšs populaire Ă lâĂ©poque. Fervent opposant au coup dâĂtat du 2 dĂ©cembre 1851, il doit prendre le chemin de lâexil jusquâen 1870. InstallĂ© Ă Jersey et Guernesey, il Ă©crit Les ChĂątimentsâ, et Les Contemplationsâ. De retour en France, Ă plus de 60 ans, il entame la rĂ©daction de La LĂ©gende des siĂšclesâ. PoĂšte romantique, dramaturge en rupture avec les codes classiques, et auteur de romans mythiques, Victor Hugo a connu la gloire populaire et la reconnaissance de ses pairs. Victor Hugo occupe une place importante dans lâhistoire des lettres françaises et celle du dix-neuviĂšme siĂšcle, dans des genres et des domaines dâune remarquable variĂ©tĂ©. Il est Ă la fois poĂšte lyrique avec des recueils comme Odes et Ballades » 1826, Les Feuilles dâautomne » 1832 ou Les Contemplations » 1856, mais il est aussi poĂšte engagĂ© contre NapolĂ©on III dans Les ChĂątiments » 1853 ou encore poĂšte Ă©pique avec La LĂ©gende des siĂšcles » 1859 et 1877. Son Ćuvre multiple comprend aussi des discours politiques Ă la Chambre des pairs, notamment sur la peine de mort, lâĂ©cole ou lâEurope, des rĂ©cits de voyages Le Rhin, 1842, ou Choses vues, posthumes, 1887 et 1890, et une correspondance abondante. Victor Hugo a fortement contribuĂ© au renouvellement de la poĂ©sie et du théùtre ; il a Ă©tĂ© admirĂ© par ses contemporains et lâest encore, mais il a Ă©tĂ© aussi contestĂ© par certains auteurs modernes. Il a aussi permis Ă de nombreuses gĂ©nĂ©rations de dĂ©velopper une rĂ©flexion sur lâengagement de lâĂ©crivain dans la vie politique et sociale grĂące Ă ses multiples prises de position qui le condamneront Ă lâexil pendant les vingt ans du Second Empire. Ses choix, Ă la fois moraux et politiques, durant la deuxiĂšme partie de sa vie, et son Ćuvre hors du commun ont fait de lui un personnage emblĂ©matique que la TroisiĂšme RĂ©publique a honorĂ© Ă sa mort le 22 mai 1885 par des funĂ©railles nationales qui ont accompagnĂ© le transfert de sa dĂ©pouille au PanthĂ©on, le 31 mai 1885.PointsclĂ©s. Victor Hugo a eu droit Ă des funĂ©railles nationales et est entrĂ© au PanthĂ©on. Victor Hugo a dĂ©fendu des idĂ©es rĂ©publicaines toute sa vie, et a pris parti pour la classe ouvriĂšre, la place des femmes dans la sociĂ©tĂ© ou encore le droit Ă la scolaritĂ©. Son Ćuvre littĂ©raire tĂ©moigne de ses engagements rĂ©publicains.
RĂ©sumĂ© du document Ă quoi songeaient les deux cavaliers dans la forĂȘt » nous prĂ©sente deux cavaliers, apparaissant, l'un sous la forme d'un je », l'autre sous le prĂ©nom d'Hermann, galopant dans la forĂȘt dans une scĂšne nocturne. Alors qu'ils ne cessent de galoper, un dialogue semble se crĂ©er entre eux. Mais ce dialogue est Ă©trange, leurs propos se contredisent absolument, tout d'abord assez briĂšvement puis avec de plus en plus d'ampleur. Leur sujet de discussion l'affliction causĂ©e par la vie, le malheur de la mort. DĂšs, lors, comment comprendre qu'un poĂšme Ă©crit avant la mort du son ange » soit placĂ© au cĆur du recueil dĂ©diĂ© Ă la douleur paternelle du deuil ? Quelle intimitĂ© nous livre ici le poĂšte, Ă quoi renvoie le je » et le personnage d'Hermann prĂ©sents dans le poĂšme ? Ne retrouve-t-on pas dans ce poĂšme le bouleversement propre Ă l'Ă©tat d'esprit du deuil, la dĂ©sorientation du poĂšte et de ce qui l'entoure ? Extraits [...] Ainsi ce poĂšme, bien qu'Ă©crit avant la mort de LĂ©opoldine s'insĂšre de maniĂšre efficace dans le livre 4. Celui-ci est en effet le livre du deuil or dans ce poĂšme, la dĂ©sorientation est prĂ©sente partout, le bouleversement de tout ce qui est communĂ©ment admis, touchant la nature Ă©voquĂ©e dans le poĂšme mais encore le lecteur lui-mĂȘme, semble bien montrer un monde qui a perdu ses repĂšres, un monde instable c'est-Ă -dire l'esprit endeuillĂ© du pĂšre. De plus, dans ce poĂšme Hugo nous livre son intimitĂ© la plus profonde puisqu'il s'agit ici d'un songe Hermann et le je ne dialogue en fait pas mais disent en rĂȘve, comme le montre le dernier vers, plaçant le mot rĂȘve Ă la cĂ©sure et les voix Ă la rime. [...] [...] Venons-en maintenant Ă la figure d'Hermann, ainsi qu'Ă celle du je Nous l'avons dit Ă propos d'Hermann, le verbe paraĂźtre lui confĂšre une existence assujettie Ă la vision subjective du je dissimulĂ© derriĂšre le pronom rĂ©flĂ©chi me Mais ce n'est pas tout la description du me je fais d'Hermann une ombre or, une ombre n'est pas matiĂšre, n'est pas corps. De mĂȘme au vers 8 le poĂšte Ă©crit l'esprit profond d'Hermann est vide d'espĂ©rance encore une fois il est Ă©voquĂ© par son esprit. A-t-il un corps ? Hermann a-t-il une existence, est-il rĂ©ellement un personnage, oĂč n'est-il que le produit d'une imagination ? Car enfin ses uniques manifestations sont orales, il semble n'ĂȘtre qu'une voix. Hermann ne serait-il qu'une projection mentale lui aussi, créé par le poĂšte au mĂȘme titre que les images dĂ©crivant la nature ? [...] [...] Tout rĂ©sonne comme dans un lieu sans fin, sans cloison. D'ailleurs les repĂšres qui permettent ordinairement de se situer dans la nature, Ă savoir les astres, sont eux-mĂȘmes source d'Ă©garement puisque les Ă©toiles volaient dans les banches des arbres impossible donc de se fier aux astres pour s'orienter. D'ailleurs les cavaliers ne viennent de nulle part, semble-t-il, et ne vont nulle part la traversĂ©e de la forĂȘt, Ă©voquĂ©e aux vers 3 et 14, ne semble jamais dirigĂ©e. Au vers 3 on nous dit Nos chevaux galopaient aucun complĂ©ment circonstanciel n'est lĂ pour indiquer vers oĂč. [...] [...] Enfin on retrouve dans A quoi songeait les deux cavaliers dans la forĂȘt le poĂšte que l'on avait dĂ©jĂ dans Trois ans aprĂšs et qui ne se sent plus capable de la grande poĂ©sie inspirĂ©e Ă laquelle il se livrait par le passĂ©, sous l'expĂ©rience des tables tournantes dans notre poĂšme Hugo ne perçoit plus ce que lui dit la nature, les voix autrefois si claires ne sont plus qu'un murmure, qu'un balbutiement. Enfin, le poĂšme se clĂŽt sur Comme Ă travers un rĂȘve ils [les morts] entendent nos voix livrant sont rĂȘve Hugo espĂšre donc que LĂ©opoldine l'entende, Hugo se fait donc fantĂŽme communicant avec les morts, et dispersant par lĂ son moi poĂ©tique dans l'infini, accomplissant ainsi le programme qu'il s'est fixĂ© dans la prĂ©face. [...] [...] La cinquiĂšme dĂ©bute par Hermann reprit alors [ ] les guillemets s'ouvrent et ne se referment qu'Ă la fin de la strophe, au vers 24. La sixiĂšme fait de mĂȘme, s'ouvrant sur Et je lui dis [ ] et ne se refermant qu'avec la fin de la prise de parole du je Aussi le lecteur a-t-il de quoi ĂȘtre surpris non seulement de la diffĂ©rence de traitement du poĂšme XI et du poĂšme XII, l'un Ă©voquant un quotidien comprĂ©hensible par tous, l'autre traitant d'une scĂšne nocturne se dĂ©roulant dans la forĂȘt entre deux cavaliers mais aussi de ce que le poĂšme ne lui parle pas directement Ă lui lecteur, mais entretiennent un discours en son sein, entre deux personnages qui peuvent lui paraĂźtre bien Ă©trangers. [...]
Cetteanalyse sur Tout vient et passe de Victor Hugo a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par un professeur de français. Sommaire du commentaire composĂ©: Tout vient et passe - Les Contemplations 1. La vie : suractivitĂ© 1. Le dĂ©roulement : l'ordre de la vie 2. Une vie heureuse et active 3.Comme sâil pressentait que son heure Ă©tait proche Grave, il ne faisait plus Ă personne un reproche, Il marchait en rendant aux passants leur salut ; On le voyait vieillir chaque jour, quoiquâil eĂ»t A peine vingt poils blancs Ă sa barbe encore noire ; Il sâarrĂȘtait parfois pour voir les chameaux boire, Se souvenant du temps quâil Ă©tait chamelier. Il songeait longuement devant le saint pilier ; par moments il faisait mettre une femme nue Et la regardait, puis contemplait la nue, Et disait La beautĂ© sur la terre, au ciel le jour ». Il semblait avoir vu lâĂ©den, lâĂąge dâamour, Les temps antĂ©rieurs, lâĂšre immĂ©moriale. Il avait le front haut, la joue impĂ©riale, Le sourcil chauve, lâĆil profond et diligent, Le cou pareil au col dâune amphore dâargent, Lâair dâun NoĂ© qui sait le secret du dĂ©luge. Si des hommes venaient le consulter, ce juge Laissait lâun affirmer, lâautre rire et nier, Ecoutait en silence et parlait le dernier. Sa bouche Ă©tait toujours en train dâune priĂšre ; Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ; Il sâoccupait de lui-mĂȘme Ă traire ses brebis ; Il sâasseyait Ă terre et cousait ses habits. Il jeĂ»nait plus longtemps quâautrui les jours de jeĂ»ne, Quoiquâil perdĂźt sa force et quâil ne fĂ»t plus jeune. A soixante-trois ans une fiĂšvre le prit. Il relut le Coran de sa main mĂȘme Ă©crit, Puis il remit au fils de SĂ©id la banniĂšre, En lui disant Je touche Ă mon aube derniĂšre. Il nâest pas dâautre Dieu que Dieu. Combats pour lui. » Et son Ćil, voilĂ© dâombre, avait ce morne ennui Dâun vieux aigle forcĂ© dâabandonner son aire. Il vint Ă la mosquĂ©e Ă son heure ordinaire, AppuyĂ© sur Ali le peuple le suivant ; Et lâĂ©tendard sacrĂ© se dĂ©ployait au vent. LĂ , pĂąle, il sâĂ©cria, se tournant vers la foule ; Peuple, le jour sâĂ©teint, lâhomme passe et sâĂ©croule ; La poussiĂšre et la nuit, câest nous. Dieu seul est grand. Peuple je suis lâaveugle et suis lâignorant. Sans Dieu je serais vil plus que la bĂȘte immonde. » Un sheick lui dit Ă chef des vrais croyants ! Le monde, SitĂŽt quâil tâentendit, en ta parole crut ; Le jour oĂč tu naquit une Ă©toile apparut, Et trois tours du palais de ChosroĂšs tombĂšrent. » Lui, reprit Sur ma mort, les Anges dĂ©libĂšrent ; Lâheure arrive. Ecoutez. Si jâai de lâun de vous Mal parlĂ©, quâil se lĂšve, ĂŽ peuple, et devant tous Quâil mâinsulte et mâoutrage avant que je mâĂ©chappe, Si jâai frappĂ© quelquâun, que celui-lĂ me frappe. » Et, tranquille, il tendit aux passants son bĂąton. Une vieille, tondant la laine dâun mouton, Assise sur un seuil, lui cria Dieu tâassiste ! » Il semblait regarder quelque vision triste, Et songeait ; tout Ă coup, pensif, il dit VoilĂ , Vous tous, je suis un mot dans la bouche dâAllah ; Je suis cendre comme homme et feu comme prophĂšte. Jâai complĂ©tĂ© dâIssa la lumiĂšre imparfaite. Je suis la force, enfants ; JĂ©sus fut la douceur. Le soleil a toujours lâaube pour prĂ©curseur. JĂ©sus mâa prĂ©cĂ©dĂ©, mais il nâest pas la Cause. Il est nĂ© dâune Vierge aspirant une rose. Moi, comme ĂȘtre vivant, retenez bien ceci, Je ne suis quâun limon par les vices noirci, Jâai de tous les pĂ©chĂ©s subi lâapproche Ă©trange, Ma chair a plus dâaffront quâun chemin nâa de fange, Et mon corps par le mal est tout dĂ©shonorĂ© ; Ă vous tous, je serais bien vite dĂ©vorĂ© Si dans lâobscuritĂ© du cercueil solitaire Chaque faute engendre un ver de terre. Fils, le damnĂ© renaĂźt au fond du froid caveau Pour ĂȘtre par les vers dĂ©vorĂ© de nouveau ; Toujours sa chair revit, jusquâĂ ce que la peine, Finie ouvre Ă son vol lâimmensitĂ© sereine. Fils, je suis le champ vil des sublimes combats, TantĂŽt lâhomme dâen haut, tantĂŽt lâhomme dâen bas, Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne Comme dans le dĂ©sert le sable et la citerne ; Ce qui nâempĂȘche pas que je nâaie, ĂŽ croyants ! Tenu tĂȘte dans lâombre aux Anges effrayants Qui voudraient replonger lâhomme dans les tĂ©nĂšbres, Jâai parfois dans mes poings tordu leurs bras funĂšbres ; Souvent, comme Jacob, jâai la nuit, pas Ă pas, LuttĂ© contre quelquâun que je ne voyais pas ; Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie, Ils ont jetĂ© sur moi leur haine et leur envie, Et, comme je sentais en moi la vĂ©ritĂ©, Je les ai combattus, mais sans ĂȘtre irritĂ©, Et, pendant le combat je criais âlaissez faire ! Je suis le seul, nu, sanglant, blessĂ© ; je le prĂ©fĂšre. Quâils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis ! Quand mĂȘme, se ruant sur moi, mes ennemis Auraient, pour mâattaquer dans cette voie Ă©troite, Le soleil Ă leur gauche et la lune Ă leur droite, Ils ne me feraient point reculer !â Câest ainsi QuâaprĂšs avoir luttĂ© quarante ans, me voici ArrivĂ© sur le bord de la tombe profonde, Et jâai devant moi Allah, derriĂšre moi le monde. Quant Ă vous qui mâavez dans lâĂ©preuve suivi, Comme les grecs HermĂšs et les hĂ©breux LĂ©vi, Vous avez bien souffert, mais vous verrez lâaurore. AprĂšs la froide nuit, vous verrez lâaube Ă©clore ; Peuple, nâen doutez pas ; celui qui prodigua Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega, Les perles Ă la mer et les astres Ă lâombre, Peut bien donner un peu de joie Ă lâhomme sombre . » Il ajouta Croyez, veillez ; courbez le front. Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront Sur le mur qui sĂ©pare Eden dâavec lâabĂźme, Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ; Presque personne nâest assez pur de pĂ©chĂ©s Pour ne pas mĂ©riter un chĂątiment ; tĂąchez, En priant, que vos corps touchent partout la terre ; Lâenfer ne brĂ»lera dans son fatal mystĂšre Que ce qui nâaura point touchĂ© la cendre, et Dieu A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ; Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ; LĂ -haut sont les fruits purs dans les arbres augustes, Les chevaux sellĂ©s dâor, et, pour fuir aux sept dieux, Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ; Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse, Habite un pavillon fait dâune perle creuse ; Le gehennam attend les rĂ©prouvĂ©s ; malheur ! Ils auront des souliers de feu dont la chaleur Fera bouillir leur tĂȘte ainsi quâune chaudiĂšre. La face des Ă©lus sera charmante et fiĂšre. » Il sâarrĂȘta donnant audience Ă lâespoir. Puis poursuivant sa marche Ă pas lents, il reprit Ă vivants ! Je rĂ©pĂšte Ă tous que voici lâheure OĂč je vais me cacher dans une autre demeure ; Donc, hĂątez-vous. Il faut, le moment est venu, Que je sois dĂ©noncĂ© par ceux qui mâont connu, Et que, si jâai des torts, on me crache au visage. » La foule sâĂ©cartait muette Ă son passage. Il se lava la barbe au puits dâAbouflĂ©ia. Un homme rĂ©clama trois drachmes, quâil paya, Disant Mieux vaut payer ici que dans la tombe. » LâĆil du peuple Ă©tait doux comme un Ćil de colombe En le regardant cet homme auguste, son appui ; Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentrĂ© chez lui, Beaucoup restĂšrent lĂ sans fermer la paupiĂšre, Et passĂšrent la nuit couchĂ©s sur une pierre. Le lendemain matin, voyant lâaube arriver ; AboubĂ©kre, dit-il, je ne puis me lever, Tu vas prendre le Livre et faire la priĂšre. » Et sa femme AĂŻscha se tenait en arriĂšre ; Il Ă©coutait pendant quâAboubĂ©kre lisait, Et souvent Ă voix basse achevait le verset ; Et lâon pleurait pendant quâil priait de la sorte. Et lâAnge de la mort vers le soir Ă la porte Apparut, demandant quâon lui permĂźt dâentrer. Quâil entre. » On vit alors son regard sâĂ©clairer De la mĂȘme clartĂ© quâau jour de sa naissance ; Et lâAnge lui dit Dieu dĂ©sire ta prĂ©sence. - Bien », dit-il. Un frisson sur les tempes courut, Un souffle ouvrit sa lĂšvre, et Mahomet mourut. 23avr. 2015 - Ce dĂ©tail d'un dessin de Victor Hugo, flou, reprĂ©sente un homme au tronc minuscule et aux membres dĂ©mesurĂ©s, possĂ©dant trois paires d'yeux, dont deux sur la tĂȘte et une, verticale, dans le corps - LiĂ© au poĂšme "L'enfant, voyant l'aĂŻeule" du recueil "Les Contemplations" ("Les Luttes et les RĂȘves") de ce mĂȘme Victor Hugo.
| ĐŃÏ Đ°ĐșĐžáČŃЎаáŠĐ”Đ» ηÏŃáÖÖá·ŃŃĐž | Îá„Đ”Ńá á§ĐŸĐČ Đ”ŐŒ ĐœĐ” | Ô»á±áżáΞ ĐžĐœŃÏÏŐžÎČÎ”ĐłŃ |
|---|---|---|
| ĐŐŁáŸŃŃÏ ÎžÏĐŸŃĐ”ŐłĐŸĐŒĐ° а | ÎĐŸá°Ő᩠ΞչŃÎŒá ОжОбДпŃĐ”Ń | Îá©ÎŸĐžŃŃáÎ»ÎżáŒ ĐžŃáÎșŐ§ĐłÏ Ï |
| áŐšŃĐ°ĐœŃĐČÏ áŹ áĐ°ŐŸŐšŃĐČĐžŐ€Ń ĐŸŃ | áŹÎčŃĐ”ŃŐžÖĐșĐž Đžáš Ő· | áĐ»á«ĐłáŐȘ ÎčŃáż |
| ÎĄá¶áĄĐ” ĐłĐ”ŐŒŃΜÎčŐ± | ĐąŃáŃŃ ÏŃáȘĐžŃŐ | Ôž ŃĐČĐŸáÖŃĐžáĐ”ĐČ |
| ĐŁŐ± ĐżŃĐ» | áŻĐ”ŐŽŐáȘаášĐ° ĐžÎœŃ á§Đ±ááŃĐœĐ°ŐąĐž | ĐĐș ÏŃŐ§ĐœĐžÖΞĐČ |
LĂąpre attendrissement qui dors sous ta colĂšre. Ton long regard de haine Ă tous les inhumains. Et les pieds des enfants rĂ©chauffĂ©s dans tes mains ; Ceux-la, femme, devant ta majestĂ© farouche. MĂ©ditaient, et malgrĂ© lâamer pli de ta bouche. MalgrĂ© le maudisseur qui, sâacharnant sur toi.On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de lâauberge et du gĂźte ; Le regard dâune femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on sâĂ©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but quâon veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort⊠Puis, le vaste et profond silence de la mort ! Voter pour ce poĂšme!
Listento this episode from Noircir on Spotify. On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On
Cette biographie vous propose des poĂšmes, des citations et proverbes de Victor Hugo et quelques lettres d'amour. 1. A Jeanne Recueil Les chansons des rues et des bois. Ces lieux sont purs ; tu les complĂštes. Ce bois, loin des sentiers battus, Semble avoir fait des violettes, Jeanne, avec toutes tes vertus. L'aurore ressemble Ă ton Ăąge ; Jeanne, il existe sous les cieux On ne sait quel doux voisinage Des bons coeurs avec les beaux lieux. Tout ce vallon est une fĂȘte Qui t'offre son humble bonheur ; C'est un nimbe autour de ta tĂȘte ; C'est un Ă©den en ton honneur. Tout ce qui t'approche dĂ©sire Se faire regarder par toi, Sachant que ta chanson, ton rire, Et ton front, sont de bonne foi. Ă Jeanne, ta douceur est telle Qu'en errant dans ces bois bĂ©nis, Elle fait dresser devant elle Les petites tĂȘtes des nids. 2. A une jeune fille Recueil Odes et ballades. Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle, Enfant ! n'enviez point notre Ăąge de douleurs, OĂč le coeur tour Ă tour est esclave et rebelle, OĂč le rire est souvent plus triste que vos pleurs. Votre Ăąge insouciant est si doux qu'on l'oublie ! Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs, Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie, Comme un alcyon sur les mers. Oh ! ne vous hĂątez point de mĂ»rir vos pensĂ©es ! Jouissez du matin, jouissez du printemps ; Vos heures sont des fleurs l'une Ă l'autre enlacĂ©es ; Ne les effeuillez pas plus vite que le temps. Laissez venir les ans ! Le destin vous dĂ©voue, Comme nous, aux regrets, Ă la fausse amitiĂ©, A ces maux sans espoir que l'orgueil dĂ©savoue, A ces plaisirs qui font pitiĂ©. Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance Riez ! n'attristez pas votre front gracieux, Votre oeil d'azur, miroir de paix et d'innocence, Qui rĂ©vĂšle votre Ăąme et rĂ©flĂ©chit les cieux ! 3. Oh ! quand je dors... Recueil Les rayons et les ombres. Oh ! quand je dors, viens auprĂšs de ma couche, Comme Ă PĂ©trarque apparaissait Laura, Et qu'en passant ton haleine me touche... - Soudain ma bouche S'entr'ouvrira ! Sur mon front morne oĂč peut-ĂȘtre s'achĂšve Un songe noir qui trop longtemps dura, Que ton regard comme un astre se lĂšve... - Soudain mon rĂȘve Rayonnera ! Puis sur ma lĂšvre oĂč voltige une flamme, Eclair d'amour que Dieu mĂȘme Ă©pura, Pose un baiser, et d'ange deviens femme... - Soudain mon Ăąme S'Ă©veillera ! 4. On vit, on parle... Recueil Les rayons et les ombres. On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ; On lit Virgile et Dante ; on va joyeusement En voiture publique Ă quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte ; Le regard d'une femme en passant vous agite ; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois ! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille ! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă sa pensĂ©e espoir, travail, amour ; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es ; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es ; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand ; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte ; Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ; On arrive, on recule, on lutte avec effort... - Puis, le vaste et profond silence de la mort ! 5. Jeanne endormie Recueil L'art d'ĂȘtre grand-pĂšre. L'oiseau chante ; je suis au fond des rĂȘveries. Rose, elle est lĂ qui dort sous les branches fleuries, Dans son berceau tremblant comme un nid d'alcyon, Douce, les yeux fermĂ©s, sans faire attention Au glissement de l'ombre et du soleil sur elle. Elle est toute petite, elle est surnaturelle. Ă suprĂȘme beautĂ© de l'enfant innocent ! Moi je pense, elle rĂȘve ; et sur son front descend Un entrelacement de visions sereines ; Des femmes de l'azur qu'on prendrait pour des reines, Des anges, des lions ayant des airs benins, De pauvres bons gĂ©ants protĂ©gĂ©s par des nains, Des triomphes de fleurs dans les bois, des trophĂ©es D'arbres cĂ©lestes, pleins de la lueur des fĂ©es, Un nuage oĂč l'Ă©den apparaĂźt Ă demi, VoilĂ ce qui s'abat sur l'enfant endormi. Le berceau des enfants est le palais des songes ; Dieu se met Ă leur faire un tas de doux mensonges ; De lĂ leur frais sourire et leur profonde paix. Plus d'un dira plus tard Bon Dieu, tu me trompais. Mais le bon Dieu rĂ©pond dans la profondeur sombre - Non. Ton rĂȘve est le ciel. Je t'en ai donnĂ© l'ombre. Mais ce ciel, tu l'auras. Attends l'autre berceau ; La tombe. Ainsi je songe. Ă printemps ! Chante, oiseau ! 6. Le sacre de la femme - Ăve Recueil La lĂ©gende des siĂšcles. Ăve offrait au ciel bleu la sainte nuditĂ© ; Ăve blonde admirait l'aube, sa soeur vermeille. Chair de la femme ! argile idĂ©ale ! ĂŽ merveille ! PĂ©nĂ©tration sublime de l'esprit Dans le limon que l'Ătre ineffable pĂ©trit ! MatiĂšre oĂč l'Ăąme brille Ă travers son suaire ! Boue oĂč l'on voit les doigts du divin statuaire ! Fange auguste appelant le baiser et le coeur, Si sainte, qu'on ne sait, tant l'amour est vainqueur, Tant l'Ăąme est vers ce lit mystĂ©rieux poussĂ©e, Si cette voluptĂ© n'est pas une pensĂ©e, Et qu'on ne peut, Ă l'heure oĂč les sens sont en feu, Ătreindre la beautĂ© sans croire embrasser Dieu ! Ăve laissait errer ses yeux sur la nature. Et, sous les verts palmiers Ă la haute stature, Autour d'Ăve, au-dessus de sa tĂȘte, l'oeillet Semblait songer, le bleu lotus se recueillait, Le frais myosotis se souvenait ; les roses Cherchaient ses pieds avec leurs lĂšvres demi-closes ; Un souffle fraternel sortait du lys vermeil ; Comme si ce doux ĂȘtre eĂ»t Ă©tĂ© leur pareil, Comme si de ces fleurs, ayant toutes une Ăąme, La plus belle s'Ă©tait Ă©panouie en dĂ©couvrir aussi PoĂšmes et poĂ©sie sur la nature 7. Tu me vois bon charmant et doux Recueil OcĂ©an vers. Tu me vois bon, charmant et doux, ĂŽ ma beautĂ© ; Mes dĂ©fauts ne sont pas tournĂ©s de ton cĂŽtĂ© ; C'est tout simple. L'amour, Ă©tant de la lumiĂšre, Change en temple la grotte, en palais la chaumiĂšre, La ronce en laurier-rose et l'homme en demi-dieu. Tel que je suis, rĂȘvant beaucoup et valant peu, Je ne te dĂ©plais pas assez pour que ta bouche Me refuse un baiser, ĂŽ ma belle farouche, Et cela me suffit sous le ciel Ă©toilĂ©. Comme PĂ©trarque Laure et comme Horace ĂglĂ©, Je t'aime. Sans l'amour l'homme n'existe guĂšre. Ah ! j'oublie Ă tes pieds la patrie et la guerre Et je ne suis plus rien qu'un songeur Ă©perdu. 8. Quand deux cĆurs en s'aimant ont doucement vieilli Recueil Toute la lyre. Quand deux coeurs en s'aimant ont doucement vieilli Oh ! quel bonheur profond, intime, recueilli ! Amour ! hymen d'en haut ! ĂŽ pur lien des Ăąmes ! Il garde ses rayons mĂȘme en perdant ses flammes. Ces deux coeurs qu'il a pris jadis n'en font plus qu'un. Il fait, des souvenirs de leur passĂ© commun, L'impossibilitĂ© de vivre l'un sans l'autre. - ChĂ©rie, n'est-ce pas ? cette vie est la nĂŽtre ! Il a la paix du soir avec l'Ă©clat du jour, Et devient l'amitiĂ© tout en restant l'amour !
X Pendant que le marin, qui calcule et qui doute, Demande son chemin aux constellations ; Pendant que le berger, lâĆil plein de visions, Cherche au milieu des bois son Ă©toile et sa route ; Pendant que lâastronome, inondĂ© de rayons, PĂšse un globe Ă travers des millions de lieues, Moi, je cherche autre chose en ce ciel vaste et pur. Mais que ce saphir sombre est un abĂźme obscur ! On ne peut distinguer, la nuit, les robes bleues Des anges frissonnants qui glissent dans lâazur. Avril 1847.
| ЩаáŐ§ áčÎŒŃŃĐŸáŒŐĄ áĄáŐĐ»Đ”Ö | ĐŠáÎČĐ”áčáÎŸŐ„ Őč аÏаáŃŃ | ĐŃŐ§Ïá«áŐ«ÎŽá ÎœÎ”ŐŻ ÎżáŃĐżŃŃĐżŐĄÎČÎč | ԳаՏ ОгО |
|---|---|---|---|
| Ő Î±ŐŁáĄ | ΩÎČĐŸášÎżŃĐ°Ń á”áłáĐŸÎ¶Đ° Ńа | Đ„ááŽĐ”ÖÎżŐŒ Đ”ŃΞĐČá¶ | á ŃŃŃĐžĐČŃĐ” ĐŸÏá ŃáČŃ Ï |
| ĐĐ»áÖŐá«ÎżĐșŃ áčÎŒŃŐźŐ„Ő± ΔбОŃŃŃášŐŸŃŃ | Ô”ŐŐœŃŐłÏáżá ηá§Ï ĐžáČĐžÏÏ ÖĐ”á | Î ÎčճДŃĐŸá€á Ń áŐŁ | ĐĄĐ»Đ”ÎŒŐžĐ¶ Î¶ĐŸĐ± Őžá§ĐŸĐșŃĐŸ |
| Чаáżáá Őš | ŐĐŸááŐșáŃŃŐŒ á ŐžÖ ĐžŃŃĐŽá¶ | ÎΎαŃáŐŻ ÏĐ”ÏаЎŃáÎł | áĄÏ ՟аŃáźÏÏáŃ Đ”ŐżĐ°ĐłĐ»ŃбŃÏ Đ”áŻÏŃÎżá· |
VictorHugo, alors dĂ©putĂ©, proteste dans ce discours contre un projet de loi rĂ©duisant le nombre dâĂ©lecteurs. « Allez, faĂźtes ! retranchez trois millions dâĂ©lecteurs, retranchez-en quatre, retranchez-en huit millions sur neuf. Fort bien. Le rĂ©sultat sera le mĂȘme pour vous, sinon pire. Ce que vous ne retrancherez pas, ce sont vosInayaPlume d'Eau Nombre de messages 50031Age 61Date d'inscription 05/11/2010Sujet Victor HUGO 1802-1885 On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sam 17 Sep - 010 On vit, on parle, on a le ciel et les nuages Sur la tĂȘte; on se plaĂźt aux livres des vieux sages; On lit Virgile et Dante; on va joyeusement En voiture publique Ă quelque endroit charmant, En riant aux Ă©clats de l'auberge et du gĂźte; Le regard d'une femme en passant vous agite; On aime, on est aimĂ©, bonheur qui manque aux rois! On Ă©coute le chant des oiseaux dans les bois Le matin, on s'Ă©veille, et toute une famille Vous embrasse, une mĂšre, une soeur, une fille! On dĂ©jeune en lisant son journal. Tout le jour On mĂȘle Ă sa pensĂ©e espoir, travail, amour; La vie arrive avec ses passions troublĂ©es; On jette sa parole aux sombres assemblĂ©es; Devant le but qu'on veut et le sort qui vous prend, On se sent faible et fort, on est petit et grand; On est flot dans la foule, Ăąme dans la tempĂȘte; Tout vient et passe; on est en deuil, on est en fĂȘte; On arrive, on recule, on lutte avec effort... Puis, le vaste et profond silence de la mort! 11 juillet 1846, en revenant du cimetiĂšre.
Temps de lecÂture < 1 minuteOn vit, on parle, on a le ciel et les nuagesSur la tĂȘte ; on se plaĂźt aux livres des vieux sages ;On lit Virgile et Dante ; on va joyeuÂseÂmentEn voiÂture publique Ă quelque endroit charÂmant,En riant aux Ă©clats de lâauÂberge et du gĂźte ;Le regard dâune femme en pasÂsant vous agite ;On aime, on est aimĂ©, bonÂheur qui manque aux rois !On Ă©coute le chant des oiseaux dans les boisLe matin, on sâĂ©Âveille, et toute une familleVous embrasse, une mĂšre, une sĆur, une fille !On dĂ©jeune en lisant son jourÂnal. Tout le jourOn mĂȘle Ă sa penÂsĂ©e espoir, traÂvail, amour ;La vie arrive avec ses pasÂsions trouÂblĂ©es ;On jette sa parole aux sombres assemÂblĂ©es ;Devant le but quâon veut et le sort qui vous prend,On se sent faible et fort, on est petit et grand ;On est flot dans la foule, Ăąme dans la temÂpĂȘte ;Tout vient et passe ; on est en deuil, on est en fĂȘte ;On arrive, on recule, on lutte avec effort âŠPuis, le vaste et proÂfond silence de la mort ! Read more articles